La genèse du magnétisme

Revenons sur ce parcours

Pourquoi l’appeler La “Genèse du magnétisme” 

Après mon parcours initiatique, je me retrouve parachuté aux urgences d’un service public hospitalier sur l’agglomération Chartraine, comme si le destin m’y avait poussé. Tout s’est passé très vite. Je m’en souviens comme si c’était hier : un appel bref, presque inattendu. « Bonjour M. Caudrelier, nous avons lu votre candidature pour un poste de brancardier. Le poste est à pourvoir immédiatement. Pouvez-vous venir cet après-midi pour rencontrer l’équipe ? »

L’aspect technique ?

Ce fut un moment charnière, un tournant que je n’avais pas anticipé. J’étais à la fois intrigué et légèrement effrayé. Travailler aux urgences, c’était entrer dans un monde où la vitesse, l’intensité, et parfois même la tragédie étaient omniprésentes.

Me voilà sur les lieux à l’heure convenue, mais une attente s’installe. Après environ une heure, une dame charmante se présente enfin. Elle est la cadre responsable du service, et m’accueille à l’entrée des urgences, côté public. Je me sentais presque comme un patient, attendant un soin médical.

Quand la porte du service s’ouvre, elle m’invite à pénétrer dans les coulisses de ce système d’urgence. À cet instant, je ne me doutais pas de ce qui m’attendait derrière ces portes… j’étais sur le point de découvrir un univers intense et imprévisible.

La Genèse à ce moment précis ? C’était un mélange d’inattendu et d’inévitable. Je ressentais que c’était le début d’une aventure qui pouvait être soit incroyablement enrichissante, soit potentiellement nocive pour moi. Il y avait cette sensation étrange, comme si quelque chose de dangereux se préparait, voire la création d’une “maladie” ou un déséquilibre que je ne comprenais pas encore. Mon esprit était à la fois perturbé et impatient de plonger dans cet inconnu. Un drôle de sentiment, presque contradictoire, mais inévitable.

Alors que ce passe t’il

Présentation express

La cadre me fait une présentation express du service, presque comme un soldat bien entraîné. Tout est rapide, comme un tour infernal à travers les couloirs des urgences, les postes de soins et les salles d’hospitalisation d’urgence. En dix minutes à peine, j’ai vu un monde en accéléré. Après ce sprint, elle m’emmène au poste de sécurité pour récupérer mon badge d’accès.

Puis, sans même que j’aie eu le temps de réaliser, elle me lance : « Voilà M. Caudrelier, votre badge. Il est 16h30. Vous commencez ce soir à 18h30 ! »

Donc me voilà encore une fois, 

Me voilà, du jour au lendemain, propulsé dans le service des urgences comme brancardier dans la communauté de communes de Chartres, sans avoir le temps de m’y préparer mentalement. Je retourne brièvement chez moi, informe ma compagne que je ne serai pas là ni ce soir ni cette nuit, et me prépare à affronter ma première soirée, plein de doutes. En arrivant, je me sens comme un chat mouillé, un peu désorienté. Heureusement, deux brancardiers me prennent sous leur aile. Avec cette vitesse d’exécution, je comprends vite que je dois tout donner sans laisser paraître mon inexpérience, car les patients, déjà fragilisés, ont besoin de confiance et de présence rassurante.

Et là, commence l’épopée de la souffrance physique. Chaque nuit, des dizaines de kilomètres parcourus à transporter des patients pour des examens à une vitesse quasi lunaire : scanner, IRM, radiographies. Mais être brancardier, c’est aussi jouer le rôle de coursier, faire des allers-retours incessants pour amener les prises de sang au laboratoire. Parfois, on se retrouve à transporter des patientes en gynécologie ou en maternité, souvent à l’autre bout de l’hôpital, toujours au pas de course. Une cadence épuisante.

Histoire de corser le tout, en plus de transporter les patients pour des examens, il fallait également déplacer des personnes alitées vers d’autres services spécialisés pour libérer les lits en hospitalisation d’urgence. Cette tâche était non seulement très physique, mais aussi délicate, car les patients étaient souvent perfusés, sous oxygène, etc. Et pour bien boucler la nuit, il fallait parfois assister au déchoquage, où les cas les plus critiques étaient traités en priorité. Là, les patients n’étaient généralement pas dans un très bon état… d’après mon jargon de “badboy”.

C’est à ce moment précis que l’intensité du travail commence à éveiller tous tes sens, surtout dans l’approche du patient. Selon leur état, que ce soit une détérioration physique ou psychique, tu te retrouves face à une réalité parfois impuissante. Inconsciemment, tes sens s’aiguisent ; tu deviens plus attentif à chaque signe de détresse, de souffrance. L’impact est autant physique qu’émotionnel, te mettant constamment en alerte, comme si ton esprit et ton corps s’adaptaient à ce nouvel environnement exigeant et complexe.

Et comme si cela n’était pas assez complexe, les cas d’alcoolisme extrême, les troubles psychiatriques, et d’autres pathologies non urgentes saturent les urgences. Ces personnes, qui devraient être orientées ailleurs, finissent par perturber le bon fonctionnement du service. Cela épuise les soignants, dilue les ressources et fait parfois passer les vraies urgences vitales pour des événements banals. Tout cela dans un contexte où le manque de médecins se fait de plus en plus sentir, surtout dans les zones urbaines

Étape spirituel

Après des mois d’une cadence infernale, je me retrouvais parfois seul à gérer les quatre services de brancardage, certaines nuits ressemblant à un champ de guerre, un terme encore trop faible. Dans ces moments de colère interne, de dégout, ou d’abandon moral, j’ai ressenti une forme d’élévation spirituelle. Parfois, en croisant du regard un patient au bord du désespoir, une force invisible m’attirait vers eux. Leurs auras émettaient des signaux de détresse, comme un radar spirituel, et je sentais qu’il fallait apporter plus que des soins : une présence bienveillante.

Une présence bienveillante, ou un réconfort discret, était parfois tout ce que je pouvais offrir à ces âmes dispersées, comme sur un champ de bataille. Soulever des patients blessés, victimes d’accidents, sans aggraver leur douleur, devenait une épreuve à la fois physique et spirituelle, comme un chemin de croix où mes erreurs passées me revenaient à l’esprit.

Une fois n’est pas coutume

Étape 1 : Fin du parcours dans ce groupe hospitalier

Mon état d’esprit a profondément évolué durant mon passage aux urgences. Après une première expérience en psychiatrie, les urgences ont représenté une véritable étape spirituelle. Dans ce lieu où la vie et la mort se côtoient, j’ai vécu des moments intenses, en tentant de réanimer des patients, ou en accompagnant des corps sans vie. Ces expériences m’ont marqué, me laissant avec des émotions profondes, oscillant entre soulagement et un certain respect pour la fragilité humaine.

À la fin de mon contrat, même si la charge émotionnelle et physique était forte, je me souviens de cette expérience comme d’un grand apprentissage. Certains dysfonctionnements existaient, comme dans tout grand système, mais j’ai eu la chance de travailler avec des équipes exceptionnelles et de rencontrer des personnes incroyablement investies. Ces moments partagés ont contribué à renforcer mon engagement et à me pousser à donner le meilleur de moi-même.

Cela étant dit, je reste attaché à l’idée que l’humain, face à la maladie et aux épreuves de la vie, doit être au cœur de tout. Cette expérience a renforcé ma positivité et a accéléré mon processus de développement personnel. Depuis ce passage entre la vie et la mort, mon magnétisme s’est développé, et j’ai le sentiment que ces étapes m’ont permis de progresser dans ma pratique, me rapprochant d’un véritable engagement spirituel.

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